L’ODD10 fixe pour objectif de réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre. Cet ODD est crucial. En effet, à quoi bon parvenir au développement durable et rendre la planète meilleure si tout le monde n’a pas la chance d’avoir une vie meilleure ?  

L’ODD10 est donc lié à de nombreux Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Réduire les inégalités permet de lutter contre la pauvreté (ODD1) et de garantir à tous un accès à la santé (ODD3) et à un travail décent (ODD8). L’ODD10 est aussi fortement lié à l’ODD5 (Égalité entre les sexes) et à l’ODD4 (Éducation) et donc à l’égalité des chances. 

Aujourd’hui, les inégalités fondées sur les revenus, le sexe, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle, la race, la classe, l’origine ethnique, la religion et les inégalités de chance persistent partout dans le monde. Et même, elles augmentent. En France, l’Insee montre que les inégalités sociales ne cessent de progresser. C’est le cas par exemple pour l’accès au patrimoine, le taux de chômage ou encore l’accès aux loisirs. Mais concrètement, quelle est la situation mondiale en termes d’inégalités ? Quels sont les objectifs de l’ONU avec l’ODD10 ? 


Les inégalités dans le monde et les objectifs de l’ONU

Les inégalités dans le monde et les objectifs de l’ONU 

Inégalités entre les pays  

Parmi les inégalités que l’ODD10 vise à réduire, il y a les inégalités entre les pays et les territoires. Les différences de niveau de vie entre les pays développés et les pays en développement restent encore aujourd’hui trop importantes. 

Pour lutter contre cette situation, l’ONU exhorte à la mise œuvre d’un traitement spécial et différencié. Ainsi l’objectif 10.a. dit vouloir « mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce ».  

Cela passe notamment par des droits de douane nuls pour les pays en développement. 

Les migrations et les diasporas jouent aussi un rôle crucial grâce aux transferts de fonds qu’elles engendrent. Ainsi, en 2015, les diasporas avaient envoyé plus de 400 milliards de dollars vers les pays en voie de développement. L’importance des migrations pour lutter contre les inégalités expliquent pourquoi l’ODD10 dédie une de ses cibles à la migration. « 10.7 : Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées ». 

Pour lutter contre les inégalités entre les pays, l’Agenda 2030 demande également à ce que les pays en développement soient davantage écoutés « lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes ». C’est la cible 10.6. 

Les inégalités entre les territoires  

Au-delà des pays, il est aussi important de penser les inégalités de territoire. Celles-ci peuvent se voir notamment entre zones rurales et zones urbaines et sont exacerbées dans les pays en développement. Ainsi, malgré les diminutions globales de la mortalité maternelle dans la plupart des pays en développement, les femmes dans les zones rurales ont encore jusqu’à trois fois plus de chances de mourir pendant l’accouchement que les femmes qui vivent dans les centres urbains. 

La France n’est pas en reste. Les inégalités sont particulièrement prégnantes entre les territoires d’outre-mer et la France métropolitaine. Ainsi, alors que 9,7% des jeunes de 16 à 25 ans présentent des difficultés de lecture en métropole, ce chiffre atteint 73% à Moyenne. 

Toutefois, réduire les inégalités entre les pays et les territoires ne saurait suffire. Il existe aussi au sein des territoires des inégalités importantes, notamment économiques. 

Des inégalités économiques aux répercussions nombreuses 

Les inégalités économiques sont de plus en plus importantes. En 2016, selon l’ONU, moins de 1% de la population possédait à elle seule 40% des richesses mondiales. De plus, dans les pays en développement, les inégalités augmentent de 11% en moyenne sur les 20 dernières années. 

L’Afrique est l’un des continents le plus touché par ces inégalités économiques. À titre d’exemple, selon l’Oxfam, la moitié des revenus salariaux en Afrique du Sud sont détenus par seulement 10% de la population tandis que les 50% les plus pauvres se partagent 12% des salaires. 

Or ces inégalités économiques ont de nombreuses répercussions.  

Par exemple, dans les pays en développement, les enfants les plus pauvres sont jusqu’à 3 fois plus susceptibles de mourir avant leurs cinq ans que les enfants les plus riches. Plus globalement, il ressort d’un rapport de l’OCDE que les inégalités de revenus touchent particulièrement les enfants vulnérables. Ceux-ci sont moins susceptibles de s’épanouir plus tard sur les plans économique et social. Il n’y a donc pas d’égalité des chances. 

De plus, les inégalités économiques menacent la cohésion sociale. Elles sont un frein pour la croissance économique (ODD8) et la réduction de la pauvreté (ODD1). 

C’est pourquoi l’ODD10 fixe comme première cible (10.1) de faire en sorte, d’ici à 2030 « que les revenus des 40 % les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce, de manière durable ». 

Il faut rajouter ici que dans les pays les plus riches, des communautés continuent aussi de vivre dans l’extrême pauvreté. En France, la corrélation entre performance scolaire et milieu socio-économique reste élevée, ce qui démontre des inégalités économiques et un manque d’égalité des chances. 

Au-delà des inégalités économiques, l’ODD10 vise à réduire les inégalités qui visent des minorités.  

Les inégalités visant des minorités 

L’une des plus grandes minorités sont les personnes handicapées. Ces dernières connaissent des inégalités en termes d’emploi, d’éducation ou de participation à la vie sociale. Cette minorité est particulièrement touchée par le manque d’égalité des chances qui entraîne des inégalités économiques et sociales. 

Ainsi, dans les pays à revenus faibles ou moyens, au moins 50% des enfants handicapés sont exclus de l’éducation. Ce chiffre peut avoisiner les 90% dans certains contextes. 

Ces inégalités en termes d’éducation ont ensuite des répercussions sur le marché du travail.  En France, alors que 66% des Français actifs ont un emploi, seuls 37% des personnes reconnues handicapées en ont un. 

Au-delà des personnes handicapées, de nombreuses autres raisons servent de prétexte à la discrimination. Même dans les démocraties les plus anciennes, le racisme, l’homophobie, la transphobie et l’intolérance religieuse demeurent. Toutefois, on peut voir des progrès se faire. Par exemple, de nombreux pays européens ont légalisés le mariage des personnes de même sexe. 

Les progrès ne se font cependant pas au même rythme partout dans le monde. En 2017, selon l’Association internationale LGBTI, 72 pays condamnaient encore l’homosexualité. Dans 8 d’entre eux, elle était passible de la peine de mort. 

Pour lutter contre ces lois discriminatoires, l’ODD10 a fixé pour cible 10.3 « d’assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière ». 

Mais les politiques ne sont pas les seuls à pouvoir agir. Les entreprises ont aussi leur rôle à jouer pour réduire les inégalités.  


Que peuvent faire les entreprises ?

Que peuvent faire les entreprises ? 

Nous sommes tous concernés par les inégalités. Les entreprises peuvent jouer un rôle crucial dans la diminution des inégalités économiques et d’accès à l’emploi. Cela est d’autant plus intéressant qu’il a été montré que la diversité des équipes en entreprise avait un rôle positif sur la créativité et la productivité de ses collaborateurs. Voici donc une quelques idées d’actions pour s’engager dans la réduction des inégalités : 

  • Mettre en place des procédures pour réduire les inégalités entre les travailleurs. Ces mesures peuvent se faire à l’embauche, au travail, dans l’évolution de carrière et à la fin de contrat. Elles peuvent cibler en particulier les femmes, les personnes handicapées ou encore les migrants ou les minorités sexuelles. On rappellera qu’aujourd’hui tous les employeurs d’au moins 20 salariés doivent employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6% de l’effectif total.

  • Contribuer à la constitution de pensions et retraites pour ses employés, notamment lorsque le système social ne le facilite pas.

  • Proposer des produits et services qui concourent à la réduction des inégalités, à l’accès à l’éducation, à la santé, au logement, à la technologie. C’est le cas notamment de Konexio. 

Konexio, une association qui s’engage en faveur de l’ODD10

Konexio, une association qui s’engage en faveur de l’ODD10 

L’association Konexio a pour but de former les plus vulnérables aux compétences numériques, des plus basiques aux plus avancées. Ces compétences sont nécessaires dans un pays où 75% des emplois requièrent la maîtrise des compétences numérique de base. Or, aujourd’hui encore 13 millions de personnes sont exclues du numérique en France. 

Le projet de cette association est né dans l’esprit de Jean Guo, suite à ses recherches académiques sur les difficultés économiques et sanitaires des populations marginalisées, notamment les réfugiés et les migrants. Elle s’est alors aperçue qu’il y avait de grosses lacunes sur la montée en compétences numériques des migrants. Or ces compétences sont non seulement utiles, mais nécessaires pour la bonne intégration des migrants dans leur pays d’accueil. En effet, l’absence de compétences de base renforce les chances d’être au chômage. Savez-vous qu’en France 50% des éloignées ou exclus du numérique sont au chômage ? 

Ainsi l’association Konexio est là pour faciliter l’inclusion numérique et donc l’inclusion sociale. Si l’association était d’abord tournée vers les migrants, elle se tourne aujourd’hui vers toutes les personnes éloignées de l’emploi. Elle lutte ainsi contre les inégalités qui touchent, notamment, les jeunes des quartiers populaires et les femmes sans emploi. 

Konexio, c’est donc une solution concrète pour lutter contre les inégalités et ainsi œuvrer pour l’ODD10. Un projet qu’on ne peut qu’encourager ! 

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