L’ODD11 des Nations Unies se concentre sur les villes durables. Plus exactement, l’objectif est de rendre les villes et les établissements humains ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.
La problématique des villes durables et l’ODD11 sont aujourd’hui cruciaux. En effet, si plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes, cette proportion devrait atteindre les 60% d’ici à 2030. Ainsi, dans moins d’une dizaine d’années, 5 milliards d’humains seront des citadins.
Or, si les villes n’occupent que 3% de la masse continentale mondiale, elles produisent plus de 70% des émissions de dioxyde de carbone. Par ailleurs, elles contribuent à près de 60% du PIB mondial.
Si la majorité de la population mondiale vit en ville, il est donc normal de trouver les solutions aux principaux défis de l’être humain – comme la pauvreté, le réchauffement climatique, la santé ou les inégalités – dans la vie urbaine.
L’ODD11 vise donc des villes viables économiquement, socialement, et à l’impact environnemental réduit. Ainsi l’Agenda 2030 définit les cibles à atteindre pour rendre les villes plus résilientes. L’ODD11 permet alors d’esquisser une définition de la ville durable.
Qu’est-ce qu’une ville durable selon l’ODD11 ?
Comment définir une ville durable ? Pour comprendre les caractéristiques de la ville durable, il faut rappeler qu’elle répond aux trois enjeux du développement durable. L’économie, le social et l’écologie.
Pour préciser cette définition, l’ODD11 fixe des cibles à atteindre avant 2030 pour que les villes soient plus durables.
Un accès pour tous à un logement décent
Le point le plus important est sûrement l’accès pour tous à un logement décent. En effet, si dans les pays développés la ville durable est souvent pensée comme une réponse aux enjeux climatiques, l’aspect social reste primordial. Une ville ne pourra pas être qualifiée de durable si tous ses habitants ne disposent pas d’une qualité de vie décente.
Ainsi, la première cible de l’ODD11 veut « d’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis. »
De fait, l’urbanisation rapide se traduit par un nombre croissant de personnes vivant dans des taudis. Aujourd’hui près d’1 milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, notamment en Asie de l’Est et du Sud-Est. Cela correspond à un urbain sur trois dans les pays en développement.
Or, les bidonvilles accroissent les inégalités (ODD10). De plus, ils sont un lieu de concentration de la pauvreté et favorisent des conditions sanitaires difficiles. Ainsi, agir pour l’ODD11 et la ville durable, c’est aussi lutter contre la pauvreté (ODD1) et pour l’amélioration de la santé et l’augmentation de l’espérance de vie (ODD3). Enfin, les taudis sont un frein à la croissance du PIB (ODD8).
En rendant accessible à tous un logement décent, la ville durable offre une bonne qualité de vie et instaure une prospérité partagée ainsi qu’une stabilité sociale. Cela requiert une urbanisation plus planifiée. Mais c’est une nécessité pour faire face à l’exode rural qui continue d’augmenter.
Une bonne nouvelle : malgré l’augmentation du nombre de personnes vivant dans des taudis, leur part dans la population mondiale diminue.
Il reste que, même en France métropolitaine, 300 000 personnes sont aujourd’hui sans domicile fixe selon la Fondation Abbé Pierre. De plus, le taux de pauvreté dans les Zones Urbaines Sensibles (ZUS) françaises atteignait 36,5 % en 2013, contre 14 % sur le reste du territoire français métropolitain. La France a donc encore des progrès à faire de ce côté-là.
Ville durable : des transports sûrs et écologiques
La ville durable du futur et d’aujourd’hui doit aussi se poser la question du transport. De fait, construire un réseau de transport durable a des répercussions importantes sur la santé, l’économie et la paix sociale.
Saviez-vous qu’en 2016, 90% des citadins respiraient un air insalubre ? Cela a entraîné 4,2 millions de décès dus à la pollution de l’air ambiant (source : Organisation mondiale de la santé (OMS)). Un réseau de transport public plus propre est donc nécessaire pour lutter contre la pollution atmosphérique.
Ainsi la cible 11.2 a pour objectif, d’ici à 2030 d’« assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, une attention particulière devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées. »
La formulation de l’ODD11 montre bien que les transports répondent à des problématiques environnementales, mais aussi sociales et économiques. De fait, les transports peuvent être la condition sine qua non de l’accès à un emploi. Par exemple, en France, en 2016, ¼ des jeunes a renoncé à un emploi en raison des difficultés des transports.
Finalement, si la création d’un réseau de transport public fonctionnel est coûteuse, les avantages sont bien plus importants. De fait, les bénéficies sont énormes pour l’activité économique, la santé, la qualité de vie et l’environnement.
La ville durable réduit son impact environnemental
Pour définir une ville durable il est nécessaire de parler de son impact environnemental. De fait, les villes se doivent aujourd’hui de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
La transition énergétique des villes est notamment importante puisque ces dernières consomment aujourd’hui entre 60 et 80% de l’énergie mondiale.
L’ODD11 définit donc comme 6e cible la réduction de « l’impact environnemental négatif des villes par habitant, en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale, des déchets ».
En France, pour soutenir les communautés durables, un label « EcoQuartier » a été créé. Ce label valorise les projets urbains durables. Il permet aussi de reconnaître les projets ayant un réel impact environnemental.
De nombreuses innovations technologiques et techniques viennent aussi rendre la ville plus durable. C’est le cas notamment de la construction.
Construction durable : des bâtiments sûrs et résilients
Pour réduire leur empreinte environnementale tout en offrant une qualité de vie décente et en soutenant l’activité économique, les villes durables sont invitées à être innovantes en termes de construction et de bâtiments.
Si l’objectif 11.c de l’ODD11 se concentre sur les pays les moins avancés pour qu’ils construisent « des bâtiments durables et résilients en utilisant des matériaux locaux », les pays occidentaux ont aussi leur rôle à jouer.
De fait, l’artificialisation des espaces, liée à l’urbanisation croissante, impacte les écosystèmes et la biodiversité. De plus, la construction consomme un grand volume de ressources. On produit chaque année en France plus de 480 millions de tonnes de matériaux de construction (bétons, granulats, etc.). De même, les bâtiments représentent 43% de la consommation énergétique.
Le développement de solutions innovantes pour construire avec des matériaux locaux, plus propres et plus résilients est donc primordial pour la ville durable du futur. Pour des bâtiments résilients, le développement des smart cities est aussi une nouvelle problématique intéressante.
Pour soutenir la construction durable, certaines aides et réglementation viennent soutenir en France le secteur. C’est le cas des CEE ou encore de la RE2020.
Que pouvons-nous faire pour l’ODD11 ? L’exemple de Grenoble ville durable
La problématique des villes durables touche l’ensemble des citadins. Qu’il habite dans un pays en développement ou dans un pays riche, le citoyen peut agir pour l’ODD11. De fait, nous sommes tous concernés. À termes, les inégalités peuvent déstabiliser la paix sociale et entraîner de l’instabilité et de l’insécurité. De plus la pollution nuit à la santé et peut avoir des répercussions économiques importantes. Nous avons donc tous un rôle à jouer.
Cela est d’autant plus important que l’ODD11 est lié à de nombreux autres Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Comme expliqué ci-dessus, c’est le cas de l’ODD1, de l’ODD3 ou encore de l’ODD8. Mais l’ODD11 est aussi fortement connecté à l’ODD5 (Egalité des sexes), notamment en ce qui concerne la sécurité des femmes dans l’espace public. La sobriété énergétique des villes est aussi nécessaire pour répondre à l’ODD7 (Energies renouvelables).
La ville de Grenoble a bien compris l’enjeu que représente le développement durable pour elle et ses habitants. Elle agit ainsi depuis plusieurs années en faveur de l’ODD11. En tant que start-up écologique et innovante, nous sommes très fiers chez HYDRAO d’être situés dans la Capitale Verte Européenne 2022.
Exemples d’actions pour une ville durable, le cas de Grenoble
Grenoble ville durable : transport et mobilité
La ville de Grenoble investit fortement pour développer les transports doux. Ainsi, la ville la plus plate de France a développé un large réseau de pistes cyclables. Le réseau Chronovélo se compose notamment de 4 axes principaux avec 49km de liaisons cyclables entre les communes.
Par ailleurs le centre-ville a été piétonnisé, avec des investissements dans différents aménagements : nouvelle rue piétonne, revêtements rénovés, trottoirs élargis…
Enfin, des efforts sont faits pour renforcer la régularité des lignes de bus et de trams.
Construction durable : l’exemple du bâtiment ABC Linkcity
La ville de Grenoble est aussi partenaire du projet du bâtiment ABC (Autonomous Building for Citizens). Il s’agit de la première résidence autonome en France, que ce soit au niveau de la consommation d’eau ou d’énergie. Des solutions innovantes ont ainsi été mises en place, dont les pommeaux HYDRAO.
Préservation de la biodiversité dans la métropole grenobloise
Enfin, Grenoble agit pour la biodiversité et la protection du patrimoine naturel (cible 11.4 de l’ODD11). Pour cela, un Observatoire métropolitain de la biodiversité a été mis en place, la restauration écologique de l’espace naturel du Bois des Sablons est prévue et plusieurs cours d’eau doivent être restaurés au niveau hydromorphologique et écologique.
La mise en place du compost dans la Métropole Grenoble-Alpes
Enfin, pour faciliter la gestion des déchets, la Métropole Grenoble-Alpes met en place progressivement la collecte des déchets compostables. Une initiative qui facilite la vie des particuliers, mais aussi des entreprises. Ainsi chez HYDRAO nous avons pu mettre en place un compost facilement et nous nous sentons soutenus dans notre démarche RSE.
Il ne s’agit ici que de certains exemples des actions mises en place par la Métropole. Grenoble se veut finalement être un laboratoire de solutions innovantes, pour que celles-ci soient reprises dans les villes durables de demain.
Pour conclure, nous ne pouvons donc qu’encourager la ville de Grenoble à continuer ses efforts pour l’environnement, et inviter toutes les villes françaises à agir pour l’ODD11 en devenant des villes durables.
Pour en savoir plus : https://www.grenoble.fr/68-grenoble-ville-durable-et-ecocitoyenne.htm